Article Le Télégramme, publié le 09 septembre 2023
Cette année marque les 30 ans de la sortie de l’album « Rouge » qui avait propulsé Red Cardell sur le devant de la scène rock alternatif. Depuis, vous avez collaboré avec des bagadoù, le bassiste d’Asian Dub Foundation, Stéphane Mellino (Négresses vertes),… Vous avez joué plus de 2 000 concerts, dans plein de pays, dans de grands festivals comme dans des petits bistros, devant un public d’adultes, d’enfants. Quel dénominateur commun à tout ça ?
Jean-Pierre Riou, fondateur du groupe Red Cardell : « Je pense que c’est tout simplement de faire de la musique et prendre du plaisir à en donner. À partir du moment où on monte sur scène, ça devient comme une addiction. Pour moi, elle se manifeste aussi par la volonté d’inscrire une musique dans un territoire. Le besoin de s’ouvrir à d’autres cultures est venu après dix ans de Red Cardell. On avait sorti cinq albums et tourné énormément. 150 dates par an. Dans des conditions de travail et de logement souvent rock’n’roll. À un moment, on était juste fatigué. Au début des années 2000, on a pris du recul et on s’est dit que ça serait bien de s’ouvrir, nous qui avons toujours été enfermés ».
À quoi ressemble un concert de Red Cardell en 2023 ?
« C’est une sorte de condensé de tous les concerts qu’on a donné depuis 1993. On a toujours, je crois, ce côté dynamique, énergique et puissant. C’est un parcours lié à la relation passionnelle avec un public. Avec la transe aussi, qui fait le lien entre le rock et la musique traditionnelle, entre le punk et la gavotte ».
Dans les années 90, Landerneau avait une solide réputation de scène rock. Vous souvenez-vous y avoir joué, à l’époque ?
« Je me rappelle un super concert au Family au tout début de Red Cardell. D’ailleurs, c’était Jo (Bernard) qui l’organisait déjà (le concert du 30 septembre est programmé par l’association L’Art Scène, partenaire de Régie Scène, NDLR). Y’avait Molodoï et Zebda. Une belle affiche. Après, on a dû jouer deux fois encore au Family. Le 30 septembre, ce sera super d’y retourner et de retrouver Doo the Doo, super-groupe de blues composé d’amis quimpérois de très longue date ».
Léopold, votre fils guitariste, s’est produit avec Matmatah, en août, sur la scène de Fête du Bruit dans Landerneau. Vous a-t-il raconté son retour d’expérience ?
« Dès le lendemain. Il m’a dit qu’il savait que c’était un beau concert, avec un super public. C’est bien que Léo se retrouve en situation de jouer sur de gros festivals, de voir du monde, avec une équipe sympa et bienveillante. Voilà un groupe (Matmatah) que je connais aussi depuis longtemps ».
Vous pensez jouer au-delà de l’âge légal de 64 ans ?
« Moi je n’ai pris que neuf mois (de recul de départ d’âge à la retraite à taux plein, NDLR), j’ai déjà 60 ans. J’en suis vert (rires) ! Mais ce n’est pas une question que je me pose. Tant que j’aurai des choses à dire, je continuerai de monter sur scène. Et là, avec Red Cardell, on prépare la sortie du nouvel album, en novembre ».
Pratique
Concert de Red Cardell, Doo the Doo, Exholders et Van Nistelrooy, samedi 30 septembre, à partir de 19 h, au Family. Tarif : 10 €. Billetterie en ligne sur lart-scene-association.com