Article Ouest-France, publié le 5 avril 2023
Fabrice Louisin, au clavier, et Stéphane Paugam aux percussions.
C’est un beau partenariat, une sorte de jumelage artistique, qui est né entre l’institut médico-éducatif (IME) de Kerlaouen, à Landerneau (Finistère) et l’association L’Art scène, avec le soutien du Département. Des siestes sonores sont programmées sur quatre jeudis. Deux journées ont eu lieu les 2 et 30 mars. Ces ateliers s’achèveront par deux sessions les 4 mai et 8 juin.
Dans une démarche d’accessibilité à la culture pour tous, ces animations ont pour but d’éveiller la sensibilité musicale des jeunes, polyhandicapés ou atteints de troubles autistiques.
Des résidents âgés de 4 ans à 26 ans
« Nous avons répondu à un appel à projets « cultures solidaires » du Département. Nous avons perçu 3 500 € et nous avons pu co-construire ce projet », explique Carol Consola, de L’Art scène. Elle rappelle que l’ADN de l’association est d’apporter la musique et de la culture à tous les publics. Nous sommes aussi en contact avec le foyer de Kéraoul, géré par Don Bosco.
Durant ces quatre journées, 58 jeunes bénéficient de ces siestes musicales. Des résidents âgés de 4 ans à 26 ans,
indique Clotilde Govart, responsable de service à l’IME, ravie de cette aventure. Je vois des réactions chez les résidents. Et des habitudes qui changent. Ceux qui sont très actifs d’habitude sont très calmes durant ces siestes, ou inversement. Pour les polydépendants, les émotions se lisent sur le visage. Ces moments sont bénéfiques.
Cette proposition pédagogique permet aussi aux résidents de venir toucher les instruments.
« Une sensibilité très forte aux sons chez certains »
Pour assurer la partie musicale, l’association Vivre le monde a installé ses percussions et claviers dans le réfectoire de l’IME. Au programme : musique du monde, repos et découverte des instruments. Fabrice Louisin, au clavier, et Stéphane Paugam, aux percussions, tous deux musiciens confirmés, partagent leur passion auprès d’un public qui, parfois, découvre l’univers musical.
Je réagis en fonction des interactions. Certains sons aigus plaisent aux jeunes, tandis que d’autres sons plaisent moins »,
note Fabrice Louisin. On sent une sensibilité très forte chez certains. Des résidents réagissent beaucoup, soit avec des expressions du visage, soit avec leurs corps »
, ajoute Stéphane Paugam.
Au-delà des ateliers, les jeunes sont invités à suivre un parcours culturel. Dans une démarche inclusive, ces résidents participent à divers concerts, comme la soirée de la « mini-Fête du bruit pour les enfants », la New Kidz, au Family, en février, ou le concert du groupe Tryo, en mars, à Plougastel. Pour conclure les siestes sonores, un temps fort sera organisé à l’IME de Kerlaouen, vendredi 16 juin.